Née au sein d’une famille ouvrière où l’accès à l’art et son appréciation n’ont pas de place, Florence Roger ne peut choisir sa voie professionnelle. Très tôt orientée vers un métier qu’elle n’a pas choisi, il lui faudra de nombreuses années pour assumer l’importance que la peinture a toujours eue pour elle. En effet, depuis son plus jeune âge, la peinture fait partie d’elle, la fascine et la fait rêver. Cependant, ce n’est que vers l’âge de 14 ans qu’elle décide, seule et sans le soutien de ses proches, d’apprendre les techniques graphiques. Le rejet familial est si fort que l’artiste dessine en secret, espérant qu’un professeur d’arts plastiques l’aidera à intégrer une prestigieuse école. Persévérance et doutes alternent, mais c’est finalement la passion qui l’emporte. Florence poursuit son apprentissage en acquérant les techniques de la peinture à l’huile et du dessin anatomique. Ses premières expositions se font discrètement dans des villages ou chez des promoteurs privés, souvent en compagnie de pairs confirmés, pas toujours bienveillants. Malgré son manque d’expérience, elle s’accroche à son rêve. Malgré ces embûches, l’artiste finit par être reconnue comme telle.
À la vingtaine, les œuvres de Florence sont largement influencées par le cinéma et la littérature fantastique, notamment par l’ouvrage The Crow de James O’Barré.
« Les seuls moments où je me sens en parfaite harmonie avec moi-même sont ceux passés derrière mes pinceaux. Lorsque je peins, je ne fais pas appel à ma technique, mais à mon instinct. Je suis alors comme libérée des contraintes du quotidien. Bien souvent, je suis incapable d’expliquer ce qui se passe en moi, et il m’est impossible de recréer deux fois la même chose. »
Pratiquante assidue des arts martiaux, Florence trouve dans cette discipline une source d’inspiration pour sa période Beijing Opera, qui donnera une nouvelle orientation à sa peinture. À travers des portraits puissants du Beijing Opera, elle témoigne de sa passion dévorante pour l’Opéra de Pékin.
C’est grâce aux grands formats (80×80, 100×100, 116×89, 120×80) qu’elle réalise avec audace certains des portraits les plus connus, mais aussi qu’elle laisse libre cours à son interprétation de ces combattants singuliers. « Au début, je peignais sur de petits formats, mais très vite je me suis rendue compte que la taille avait une importance prépondérante ; elle permet de faire ressentir au mieux la puissance et l’amplitude de la gestuelle martiale. »
Des visages forts et pragmatiques qui surprennent, mais ne laissent jamais indifférents. L’artiste nous offre une explosion de couleurs pour notre plus grand plaisir, à travers des coups de pinceau précis. « L’exercice consiste à trouver une bonne dynamique et une perspective convaincante. »
Ce que l’on remarque en premier à travers les portraits qu’elle réalise, c’est l’intensité qui s’en dégage, notamment à travers des regards puissants et pleins d’audace. Le portrait reste la trame principale de ses œuvres, néanmoins, depuis quelques années, elle s’est dirigée vers le portrait animalier, en se lançant dans des travaux plus axés sur sa relation avec le monde animal et l’écologie. Nous retrouvons malgré tout cette manière particulière d’attirer la lumière dans le regard de ceux qu’elle peint.
Enfin, après s’être inspirée du mouvement artistique « Caravagesque » jusqu’en 2014 (étude des clairs-obscurs, documentation d’après le travail du photographe Edward Sheriff Curtis), Florence puise désormais son inspiration dans le travail de la photographe Leila Jeffries pour ses portraits animaliers, ainsi que dans son désir de montrer la vie à travers ses portraits de Papous.
Côté promotion professionnelle, Florence s’inscrit en tant qu’artiste professionnelle auprès de la Maison des Artistes en 2014. Cette même année, elle participe à sa première exposition internationale à Barcelone, à la demande de la prestigieuse galerie ESART. C’est à cette occasion qu’elle remportera sa première médaille d’or. S’ensuivront des distinctions, telles que la mention « huile » décernée par le Musée Asiatica de Biarritz en 2015. L’année suivante, le Musée lui remettra le premier prix de l’exposition, le prix de la Ville de Biarritz. Ultime consécration pour une artiste qui se revendique « spécialisée dans les arts asiatiques ».
Présente au Salon régional (Sud-Ouest) de peintures et sculptures des armées depuis 2015, l’artiste a décroché la mention ‘huile’ en 2016, puis le 2e prix en 2017, ce qui l’a sélectionnée pour le Salon National. Elle a ensuite été sélectionnée en 2018 et a remporté le 1er prix en 2019 pour deux de ses toiles. Ces salons lui ont permis d’exposer dans des lieux prestigieux comme l’Hôtel des Invalides à Paris, ainsi qu’au siège du Ministère des Armées. Depuis, elle participe également à de nombreuses expositions collectives dans la région du Pays basque, s’affirmant dans le milieu très fermé des arts. Portraitiste mais avant tout artiste-peintre, Florence consacre essentiellement son temps à la préparation des expositions et des concours.
Reconnue par les professionnels de l’art, elle cumule les demandes d’expositions tant en France qu’à l’étranger. « Pour le moment, je me concentre sur les expositions collectives afin de me faire connaître. Par la suite, j’envisagerai les propositions avec beaucoup moins de retenue », nous confie l’artiste. La galerie International Art Bansko (Bulgarie) a notamment acquis l’une de ses toiles, L’Esprit du roi singe, qu’elle exposera en permanence dans ses murs (L’Esprit du roi singe de la collection « Beijing Opéra »).